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Voilà ce que croyait le responsable du Syndicat des Instituteurs de la CGTU :
« Allocution de M. Collet, Secrétaire du Syndicat des Instituteurs (
)
Et tu meurs à lheure où lhorizon se noircit, à lheure où le phalange des hommes de ta trempe se recherche contre le danger qui plane.
( ) Laisse moi dire à ceux qui nous entourent ce que tu leur dirais : Aimez-vous, unissez-vous, travailleurs de Bretagne, travailleurs du monde, oubliez vos querelles, conservez toutes vos forces pour la lutte pour le bien-être, la liberté, la paix. » 178
Sans commentaire, vu ce qui précède...
Sohier ignorait-il donc avec qui il était, depuis 1921 ?
« Notre Concours Humoristique ( ) la meilleure de celle auxquelles nous avons décerné une mention dhonneur, et qui répond à la question ( ) La Bretagne est tout nouvellement indépendante. Un journal de Paris (nuance Petit Parisien) envoie un reporter aux nouvelles ( )
Le train repart bientôt pour Rennes, baptisé depuis peu Roazon (sic). Par la portière se déroule le triste paysage breton, les landes succédant aux maigres cultures et de temps en temps une ferme brûlée évoquant les douloureux souvenirs des troubles de linsurrection, et, je dois le dire, aussi, de la répression ; cette erreur dont on parlera un jour.
Rennes en fête.- ( ) Cest aujourdhui que le Parlement Breton se réunit pour la première fois et que demain commence le procès Carentoir, le fidèle et courageux ami de la France, quon appelle ici (sic transit gloria mundi), le traître. ( )
P.C.C. : Yann Skolaer. » 179
Dans ce texte de Mars 1927, publié dans Breiz Atao, Yann Sohier sait quil se prépare à linsurrection xénophobe. Dans ce texte, dans un « Concours » qui vaut le futur Concours de chasse aux Mocos, dans LHeure Bretonne, Sohier sait quil prolonge « Le voyage de Bimbochet en Bretagne », promis à la mort par Roparz Hemon 180. Si Mordrelle dit vrai, il connaît Stur. Il connaît les cris de joie des Maurrassiens à la victoire de Mussolini, en 1922. Entre autres.
Si l'on admet quil était lenvoyé des Breiz Atao auprès du PCF, comment ce côtoiement mortel a-t-il pu être réalisé ?
En 1925, Breiz Atao adopte la Swastika « Celtique » 181, qui trône toujours, le 24 décembre 1933 182, dans les consignes aux sections du PNB, entre la tête de mort de 1914, et le Gwen-Ha-Du : la voie pour lavenir En 1933, au moment où Ar Falz est créé et promotionné dans Breiz Atao, dans ce même numéro. Comme est présente la Swastika « Celtique » dans la publicité pour Stur, dans le Breiz Atao qui rend compte du « Combat pour lEnseignement du Breton », en 1934, organisé au travers de Ar Falz. 183
« c'est une injustice du sort qu'une mort aussi pitoyable ait été le lot de celui qui rêvait de tout donner à son pays. Yann Sohier n'a pas eu la fin qu'il enviait et qu'il méritait. » 184
Cest « Tinaël », un des principaux repreneurs de Ar Falz, qui donne ainsi une déclaration comparable à celle de Roparz Hemon en 1939 (citée dans la revue nazie Stur du nazi Mordrelle) : il est malheureusement aisé de décrypter ce langage à peine codé. Dernière question : quels étaient les rapports de Tinaël et Armand Keravel, animateur dAr Falz derrière Creston, après lécrasement des nazis et de Vichy ?
Le livre " Les pseudonymes des Bretons, 16e 20e siècle " (J. Malo Renault, Ar Skol Vrezoneg, Emgleo Breizh, p 155) identifie Tinaël et Armand Keravel, qui y donne ses autres pseudonymes.
178 Breiz Atao n° 220, 31 mars 1935
179 Breiz Atao n° 99, Mars 1927
180 voir Gwalarn, supplément littéraire de Breiz Atao, en 1925, et la Swastika " celtique "
181 Breiz Atao n° 74, février 1925
182 Breiz Atao n° 189, 24 décembre 1933
183 Breiz Atao n° 207, 16 septembre 1934
184 voir Sohier dans Stur ; et Gwalarn davril 1939 : la guerre arrive. Hemon sy prépare : faut-il mourir pour la Bretagne ?
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