Le breton à l'école
 

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La campagne pour le breton à l'école

 

Décembre 1933 :

« L’action d’Ar Falz

Notre ami Sohier continue courageusement, au sein même de l’enseignement primaire, sa lutte en faveur du breton à l’école. S’adressant ainsi à toute une corporation connue jusqu’à présent pour son hostilité à la langue bretonne, M. Sohier entreprend là un renversement d’idée qui peut paraître audacieux (…)

L’urgence de l’effort de M. Sohier est donc peu discutable. Souhaitons-lui bon succès. Toute question de tendance politique mise à part, la revue de M. Sohier s’impose à l’attention de tous ceux qui l’entr’ouvrent. (…)

Mais disons tout de suite que le sérieux et la compétence des rédacteurs et collaborateurs d’Ar Falz place cette revue au tout premier rang des publications bretonnes. » 165

Article dans l’Humanité ? Évidemment non, mais dans Breiz Atao, en décembre 1933. En décembre 1932, quelques semaines avant la prise du pouvoir par Hitler, les amis de Sohier ont un programme : " Jacobin rime avec Youppin " (Breiz Atao n° 164, 12/12/1933, p 4, " Le Juif et ' Notre Juif ' ") ?

Également dans ce numéro :

  • une citation d’un député, en exergue : « (Propos cités par Ar Falz, Novembre 33) »

  • dans l’éditorial : « LES BRETONS ONT LE DROIT D’IGNORER LE FRANÇAIS. Toute organisation sociale qui leur dénie ce droit en les obligeant à apprendre une autre langue que le breton est un instrument d’oppression insupportable (…) Il faut le dire, il faut le crier : LE REGIME FRANÇAIS OPPRIME ET TUE DES BRETONS. Breiz Atao »

  • accolée à l’article de publicité pour Ar Falz, la Swastika « celtique ». En décembre 1933.

  • article de fond : « LES BRETONS et la politique extérieure française (…) Désarmement. – L’article 8 du Traité de Versailles stipulait que les alliés désarmeraient dès que l’Allemagne aurait ramené son armée à 100.000 hommes. Or l’Allemagne avait depuis longtemps désarmé que la France gardait la plus forte armée de l’Europe, et se refusait à exécuter un engagement qu’elle avait imposé et signé. C’est là l’une des causes de la révolution hitlérienne et de la revendication de la fameuse égalité des droits posée par l’Allemagne depuis la fin de 1931. »


Septembre 1934 :

«  Le Combat pour l’Enseignement du Breton (…)

La Pétition d’ ‘ Ar Falz

Au premier rang des moyens mis en œuvre pour l’enseignement du breton est la pétition de Ar Falz (1), l’organe des instituteurs laïcs, partisans du breton.

Il est excellent que l’initiative soit partie de ce groupe d’instituteurs. Il faut le soutenir sans distinction de tendance. Certaines personnes émettent le regret que cette pétition soit rédigée dans un ‘ style ‘ qui sent trop la terminologie d’inspiration communiste.

Nous sommes ici, à Breiz Atao, absolument indépendants à l’égard du communisme, et d’autant plus libre pour dire à nos amis : ne vous arrêtez pas à une question de pure forme. Sur le fond, d’accord avec Ar Falz pour réclamer l’enseignement du breton, il faut soutenir Ar Falz de toutes vos forces. (…)

Nos amis réclameront à Yann Sohier, à Plourivo, en même temps que des feuilles de pétitions, un certain nombre d’affiches. (…)

1 - Le versement de 0 fr. 50 par signature recueillie est facultatif. Envoyez vos 10 francs pour recevoir ce numéro et vous abonner à Ar Falz. » 166

Également dans ce numéro de septembre 1934 de Breiz Atao :

  • placard d’un tiers de page : « Vient de paraître : STUR, revue d’études. La publication bretonne la plus passionnante de l’année. », avec un emblème : la Swastika « celtique »

  • En dessous du placard pour Stur : «  Strollad Broadel Breiz. Adhérents du Parti . Les tâches urgentes à accomplir sont les suivantes : pour l’enseignement du breton : faites signer la pétition de Ar Falz autour de vous. Faites poser dans votre commune l’affiche de Ar Falz. »


Décembre 1934 :

«  La pétition d’Ar Falz.

Les feuilles de pétitions couvertes de signatures et accompagnées du montant des sommes recueillies doivent être retournées au 1er janvier à Yann Sohier, instituteur, Plourivo.

Il vous reste trois semaines devant vous pour recueillir des signatures. Mettons les bouchées doubles. Et que ceux qui n’ont rien fait fassent quelque chose.

1 - Que pour une fois les trois défauts des Bretons, dénoncés par notre maître à tous, M. F. Vallée : Diouziegez, Leziregez, Dizunvaniez, soient démentis. (…) » 167

Également dans ce numéro de décembre 1934 de Breiz Atao :

  • l’éditorial  :

    « Un événement : un Mouvement Ouvrier Breton

    Un événement qui a encore passé inaperçu s’est produit récemment dans le mouvement breton.

    C’est la fondation de la
    Fédération des Travailleurs bretons.

    Il faut considérer, à mon avis, ce nouveau groupement comme l’une des plus intéressantes et les plus importantes réalisations de cette année.

    1934 aura été une année féconde. Trois grands évènements en émergent : campagne pour l’enseignement du breton – qui n’est encore qu’à ses débuts et, à deux pôles opposés en apparence, mais en réalité rapprochés par les cheminements invisibles d’une idée en marche : publication de
    Stur ; et enfin naissance de la Fédération des Travailleurs bretons. (…)

    J’ai assisté, sans y prendre part, à la formation du nouveau groupement. On peut le qualifier sans exagération de spontané. (…)

    Jusqu’à ces dernières années l’idée bretonne recrutait ses militants dans un certain milieu, celui des lettrés et demi-lettrés : professions libérales, membres du clergé, instituteurs, étudiants (…)

    Le nationalisme breton devait nécessairement rapprocher l’idée bretonne du peuple.
    (…) »

    « l’idée bretonne », c’est le titre du livre de Mordrelle en 1981. La « Fédération des Travailleurs bretons »  l’initiative de Sohier, mis en relation avec Stur par Mordrelle ?

  • la création de l’association ABES, « Ar Brezonec Er Skol », qui est le point d’apparition de Yann Fouéré. A partir de la campagne d’Ar Falz : « Le combat pour le breton, Ar Brezonec Er Skol, Union pour l’enseignement du Breton. Le succès rencontré par la campagne en faveur de l’enseignement de notre langue a montré toutes les possibilités d’une action qui commence à peine. Il était désirable qu’un organisme, indépendant des partis et des tendances, prenne en main un telle campagne (…) C’est aujourd’hui chose faite. L’organisation qui est née (…) a pris le nom de Ar Brezonec Er Skol (Union pour l’enseignement du Breton). (…) ‘ C’est vous dire si les adhérents seront les bienvenus (…), même s’ils sont d’une paroisse où le breton n’est plus parlé depuis huit cents ans ’ Nous engageons tous nos amis à apporter leur concours entier à Brezonec Er Skol. Qu’ils envoient sans retard leur adhésion, et leur cotisation (…). » La phrase « même s’ils sont d’une paroisse où le breton n’est plus parlé depuis huit cents ans » laisse sans aucun doute une place à Sohier, comme nous allons le voir 168.

    Ultérieurement, la campagne « pour le breton à l’école » sera liée à ABES et Yann Fouéré, sans citer Ar Falz et Sohier : « Dans le domaine de l’action culturelle, il faut noter encore la constitution en 1933 de l’association ‘ Ar Brezoneg er Skol ‘ (le Breton à l’École) Animée essentiellement par Y. Fouéré, elle revendique l’enseignement du breton à l’école. Peu avant les élections de 1936, 207 communes ont donné leur accord à ce projet. » 169

    Il faut souligner : l’ABES de Fouéré est fondé en 1934, c’est Ar Falz de Sohier qui est fondé en 1933, et engage cette démarche…


Janvier 1935 :

« A l’extérieur : Le Plébiscite Sarrois

Un énorme succès pour l’Allemagne, tel est le plébiscite sarrois de dimanche dernier.

Sur 539.541 électeurs inscrits, 528.005 votèrent, ce qui représente le pourcentage considérable de 97,84. (…)

C’est également un succès prodigieux car (…) il ne faut pas oublier que l’opposition croyait pouvoir compter sur l’appui des catholiques et sur celui des socialo-communistes. Les catholiques fournissaient, il n’y a pas encore si longtemps, près de 45 % des voix aux élections locales ; les forces conjuguées des socialistes et des communistes s’élevaient, il y a un peu moins de trois ans, à environ 100.000 hommes. Or tout cela s’est volatilisé. Il n’est que trop évident que les catholiques ont voté en grosse majorité pour l’Allemagne. Restent les socialistes et les communistes ! Eux aussi sont passés dans le camp adverse avec armes et bagages. Ce double revirement d’opinion n’est pas la moindre particularité du plébiscite. Il s’est produit chez tous ces hommes, il y a peu de temps encore opposés si violemment au chancelier Hitler, une réaction de patriotisme que nous ne pouvons que proposer en exemple à nos compatriotes. (…)

Les Sarrois ont senti cela et je le répète : puissent les Bretons en prendre de la graine. (…)

1 - Malheureusement, tout le monde ne fait pas confiance à M. Hitler. La Pologne en effet feint de se croire menacée par l’Allemagne. (…) » 170

Également dans ce numéro de janvier 1935 de Breiz Atao :

  • en exergue : « Plébiscites 1935. Et maintenant… A quand celui de la Bretagne ? »

  • en bas de l’Éditorial : « N.B. : La pétition de Ar Falz continue jusqu’au 1er avril. Faites couvrir des feuilles de signatures. Ne perdez plus de temps ! »


En effet, le temps presse. Le 1er avril 1935, Sohier sera mort. Mais son œuvre « vivra », et « vit » encore… Qui veut la défendre ?


165 Breiz Atao n° 189, 24 décembre 1933, p 1 et 4 ; voir plus loin Qui est responsable ?
166 Breiz Atao n° 207, 16 septembre 1934, p 3 et 4
167 Breiz Atao n° 213, 16 décembre 1934
168 voir Les obsèques de Sohier
169 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 86-87
170 Breiz Atao n° 215, 20 janvier 1935

 

 

  

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