Diwan à Rennes - 2003
 

Retour au site Libre Pensée : Charte des Langues

Retour au site
Libre Pensée
Charte des Langues
Retour à la page précédente
Retour

Accueil Remonter Etudes Documents Glossaire Bibliographie Liens Recherche Contacts

Précédente
Remonter
Suivante
   
Région ou nation
Corse: "NON" au référendum
Poignant, Corte
Micronationalismes
Communautarisme
Breton et école publique
Enfants et nationalistes
Diwan à Rennes - 2003
Diwan à Rennes - 2004
Qui pro quo
"Intégrisme linguistique"
Diwan et la Charte
République
Occitanisme
Celtisme

Diwan au Conseil Municipal de Rennes - 2003

 

Séance du conseil municipal du 3 février 2003

 

Sur la délibération N°6 concernant Diwan

Intervention de

Jacques Rolland

 

Ce soir, coup sur coup, vous nous proposez de fermer trois groupes scolaires publics (22 classes élémentaires, 17 classes maternelles) puis de désaffecter les locaux d’une ancienne école publique et enfin de les mettre à disposition d’une école privée dans des conditions avantageuses, en offrant à l’association qui gère cette école privée, un contrat de mission tout aussi avantageux.

Pour qu’il en soit ainsi il faut, très certainement, qu’à vos yeux, l’utilité publique de Diwan soit grande, que cet établissement entre dans vos critères d’ouvertures fermetures exposés par vous tout à l’heure.

Or il s’agit d’une école d’à peine une centaine d’élèves et avec de nombreux non rennais (40 %). Selon votre critère de taille, nous pourrions les regrouper qui plus est, dans des écoles offrant le bilinguisme français-breton, pourquoi pas au groupe scolaire Liberté.

Quant au critère de mixité sociale, votre objectif étant, je cite, « le mélange social des enfants », vous êtes vous rendu compte qu’à l’inverse de cette louable intention, Diwan a  plutôt comme objectif de trier les enfants, de leur éviter le « mélange » qu’il soit social, culturel ou linguistique ?. Chacun sait que partout où une école Diwan s’installe, les difficultés commencent par leur volonté de voir leurs enfants « ne pas se mélanger aux francophones ». C’est ainsi qu’il y a deux ans Diwan refusait l’installation dans les locaux du lycée public car les « lycéens Diwan risquaient de partager la cantine des francophones »

Je ne vais pas reprendre ce que j’ai pu dire lors de la séance du 10 septembre 2001 pour m’opposer au vœu en faveur de l’intégration de Diwan dans le service public. J’ai relu attentivement les interventions des uns et des autres, ainsi que celles faites le 10 juillet 2002 à l’occasion du vote d’un complément de subvention (200 % de la subvention initiale, pour un complément, c’était un complément !).En ce qui me concerne, je ne renie rien de ce que j’ai dit à l’époque, j’imagine que l’enthousiasme lyrique et la béatitude de certains orateurs se sont depuis trouvés refroidis par les justes considérations de l’ordonnance du Conseil d’Etat.

Les faits intervenus depuis n’ont fait que me conforter dans mes propos et, très rapidement, je veux redire pourquoi l’intégration de Diwan doit être refusé et du même coup pourquoi il est grand temps que nous nous interrogions sur les aides aussi massives que vous nous proposez d’apporter à cette association.

La mission de l’Education Nationale est de former les jeunes pour qu’ils comprennent la société qui les entoure, leur environnement immédiat mais aussi le monde, de leur donner des outils pour pouvoir agir et exercer des choix d’insertion intellectuelle, sociale et professionnelle.

L’intégration des écoles Diwan dans l’Education Nationale ou leur financement par le Conseil régional conforteraient-ils ou enrichiraient-ils ces missions de l’école publique ? La réponse est évidemment non.

Le fait d’y parler uniquement une langue bretonne n’apporte rien de plus. Cela constitue même une régression dans la communication puisqu’il n’y a pas d’environnement parlant le breton appris dans ces écoles. De fait les écoles Diwan ne répondent à aucun des objectifs de l’école publique de notre pays, leurs objectifs restent, essentiellement, la construction d’un système parallèle destiné à pulvériser de l’intérieur le réseau de l’école publique.

Dès lors que l’intégration n’enrichit pas les missions de l’école publique, à quoi répondrait-elle ?


 

À aider à sauver une langue parlée ?

Le Breton des écoles Diwan est une fabrication livresque en rupture avec les parlers populaires bretons. La situation de disparition de ces parlers fait que l’apprentissage de ce breton artificiel devient le dernier recours. Le projet de Diwan est de créer une société parlant le breton de ses écoles, projet illusoire, niant la réalité d’aujourd’hui et porteur de conflits inutiles sans bénéfice pour les habitants de la Bretagne et de la France. Diwan n’a pas le moindre intérêt pour l’enseignement public, son seul intérêt est celui de financements publics sur des bases, des contenus et des objectifs qui ne sont pas ceux que nous devons défendre dans l’Education Nationale.

Intégrer Diwan dans le service public, c’est « intégrer un renard dans un poulailler, en espérant, pour les naïfs, qu’il ponde des oeufs ».

À quoi peut conduire la prise en charge par la Région de ce type d’école ?

À n’en pas douter ce serait une première initiative pour la régionalisation de l’Education Nationale. Le financement public de ces écoles à caractère exclusif ne ferait que conforter une première expérience de prise en main totale par la Région d’un segment éducatif ouvrant la voie à une parité publique-privé puis justifiant la disparition du caractère national de l’éducation. Ainsi se développeraient des structures à contraintes faibles sur les effectifs, à sélection ethnolinguistique, portant préjudice aux conditions d’enseignement de la majorité des élèves de l’enseignement public.

Voilà pourquoi nous nous devons d’être favorable à un enseignement du breton dans le cadre des écoles bilingues de l’Education Nationale. Il s’agit d’une nécessité historique et linguistique, mais qui ne peut être réalisée sans cadre. Il s’agit construire un enseignement du Breton dans des conditions respectueuses des valeurs de la République et en particulier de l’histoire.

 

Pour revenir à la délibération de ce soir je m’étonne que, à la première page, on nous explique que cela concerne le volet culturel de l’association, laissant donc le volet scolaire de côté. Je cite :

« Le volet culturel : c’est ce volet qui fait l’objet de la présente délibération.… »

Or, presque de manière incidente, la délibération nous indique page 2 :

« De plus, depuis la rentrée la ville met à disposition des locaux situés 62 rue de Dinan d’une superficie de 986,88 m2 ; »…Sauf erreur de ma part, il s’agit là des locaux de l’école Gaston Tannou et j’imagine que Diwan en fait un usage scolaire. Autant le dire et ne pas se réfugier sous le seul volet culturel.

Dernière remarque, vous évoquez une subvention de 32600 euros au titre de l’année 2002. Il s’agit là de la subvention « habituelle », augmentée d’une « subvention complémentaire » attribuée « à titre exceptionnel, pour tenir compte des contraintes liées à la période de transition vers le statut public ». Ces questions de transition n’étant plus d’actualité, la subvention 2003 au seul titre des activités culturelles sera-t-elle calquée sur la subvention de base de 10 748 euros ou sur l’exceptionnelle somme de 32600 euros ?

 

Voilà qui me conduit à voter contre cette délibération.

À la fois :

contre la mise à disposition des locaux de l’ancienne école maternelle Gaston Tannou

et contre le contrat de mission qui sauf erreur de ma part conduit à un triplement de la subvention attribuée à l’association Diwan.


Voir : Diwan au Conseil Municipal de Rennes - 2004

 


Peut-on être étonné de ce type de décision en constatant cette publication, qui vient de " La révolution bretonne permanente ", 1969, Ronan Caouissin, p. 327. Caouissin donne comme référence de cette reproduction de sa part la revue Le Fédéré, n° 16, février 1969. Il n'a pas été trouvé de démenti concernant cette publication.

 

  

Creative Commons License Droit de reproduction : tous les documents, images, citations, analyse, etc... peuvent être librement
reproduits et référencés, avec un lien sur la page dont tout ou partie est reproduit ou cité.
Le contenu de ce site, images et textes, est mis à disposition sous un contrat Creative Commons.

• brochures • forum • commentaires • plan du site • sommaire • annuaire • nouveautés • droits • contacts •

Retour à la page précédente   Retour
 

Précédente Accueil Remonter Suivante