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M. FOULON Jacques
e-mail Jacques.Foulon@wanadoo.fr

 

Rennes le 2 juillet 2003

au Courrier des Lecteurs ou au Forum

Messieurs A la veille du référendum sur la Corse du 6 juillet, je crois utile de développer ci-dessous quelques opinions et quelques informations sur le régionalisme en Bretagne, l’intolérance et le racisme et je souhaite aussi défendre la Nation française dans ce qu’elle comporte de progressiste et d’universel. Espérant avoir l’honneur de figurer dans votre publication, recevez l’assurance de mes sentiments distingués.

 

Breton et Bleu dans l’âme.

Fils d’un grand résistant breton, pur produit de l’école laïque, je voudrais en quelques lignes m’exprimer par rapport à la revendication régionaliste telle qu’elle est portée, parfois, par des forces que je jugent profondément réactionnaires.

Mes grands-parents maternels parlaient breton, ma mère qui fut aussi une résistante dans le maquis du Finistère parlait aussi breton. Mon fils a suivi des cours de breton au collège. C’est dire que je suis attaché à la langue parlée et à la culture de ma région d’origine. Trop souvent, les épigones des Ropartz Hémon et Xavier de Langlais pour citer deux agents de la propagande nazie pendant la guerre ne se reconnaissent que dans la milice de l’Abbé Perrot dont il font le martyr de leur mauvaise cause.

Mais, je me souviens que ce sont les députés bretons du Tiers État qui ont créé le Club des Cordeliers, devenu ensuite le Club des Jacobins. Ce sont les fédérés de Bretagne et d’Anjou qui ont édifié la Colonne de Pontivy avec le mot d’ordre " ni bretons, ni angevins, français sommes… " Je me souviens que Félicité de Lamennais dont on fait grand cas aujourd’hui a été persécuté et excommunié par Rome. Je me souviens aussi qu’il a fallu des gendarmes pour s’opposer à la manifestation des cléricaux contre la statue édifiée à Renan à Tréguier. C’est dans ce même lieu que l’évêque s’est opposé avec succès pendant vingt ans à l’ouverture du temple protestant portant autorisée par l’État. Je me souviens aussi que ce sont des missionnaires protestants gallois qui ont dû traduire la Bible en breton au XIXème siècle alors que la religion catholique ne permettait pas à ses fidèles d’accéder aux textes. Donc, attaché à la culture bretonne, je le suis aussi à la liberté et à la tolérance.

Au moment où la Corse va se prononcer par un référendum aux allures de plébiscite sur des mesures où l’on peut voir l’embryon d’une " expérimentation " d’un transfert des pouvoirs de l’État républicain vers la région, il me semble nécessaire de m’opposer à cette mesure qui met en péril l’unité nationale. Je rappellerai que c’est Mussolini lui-même dans sa correspondance avec Hitler qui proposait au Führer de favoriser une régionalisation en France pour liquider la nation. Et, ce n’est sûrement par hasard que les indépendantistes savoyards qui ont eu un siège aux régionales ont trouvé tant de soutiens outre-Rhin.

Que penser d’une volonté politique qui donnerait des pouvoirs à une région où les assassins des préfets courent librement, où la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CDCDH) a pu constater que 60% de la totalité des actes racistes commis contre des maghrébins l’avaient été en Corse ?

Pour conclure je me reconnais parfaitement dans le slogan " Bastille République Nation ", titre d’une publication qui s’oppose au sacrifice de la nation française et de ses valeurs humanistes sur l’autel d’une Europe qui voudrait revendiquer, y compris dans le préambule d’une Constitution, l’héritage ambigu d’une religion même majoritaire.

 

  

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