Arvor, Hémon
 

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Roparz Hémon, Arvor, l'antisémitisme et le PNB, en janvier 1944

 

Les déclarations antisémites de Roparz Hemon

Plusieurs déclarations antisémites de Roparz Hémon (utilisant son pseudonyme de Pendaran) ont été publiées :

" La Troisième République française a répandu dans le peuple une culture basée sur la mystique de la Révolution de 1789, revue et corrigée par le parti radical, avec, cela va sans dire, la collaboration des Juifs et des Loges ; culture où la morale, surtout négative, veut échapper aux dogmes religieux, où les sciences dites exactes prennent le pas sur les sciences d'observation, où l'histoire obéit aux concepts jacobins, où la littérature se réclame du monde gréco-latin "
Pendaran (" Culte et culture ", Arvor n° 22, 1er juin 1941)
Dans cette page, on trouve également une déclaration xénophobe, et on s'y félicite : " nous avons notre ' S.A. ' ".

" L'histoire de Bretagne, croyons-nous, est au programme des écoles, et obligatoirement les petits Bretons doivent apprendre que les celtes ont subi plusieurs siècles de honte et d'esclavage, depuis le temps où les légions romaines débarquaient dans l'île de Bretagne jusqu'au temps ou feue Marianne livrait notre pays à ses juifs "
Pendaran (" ' Me a lenno ' dans les écoles ", Arvor n° 81, 26 juillet 1942)
Ce numéro a été élaboré après la grande rafle du Vel d'Hiv' des 16 et 17 juillet 1942. En dessous ce l'article antisémite de Rroparz Hémon, nous trouvons un article de Sten Kidna, personnalité connue d'après guerre, qui continuera à écrire dans Arvor.

" Dans le même article de Loeiz Herrieu, (...) nous trouvons un exemple de ces revendications (...) que toute la Bretagne, à part la poignée d'enjuivés qui croient si naïvement pouvoir encore nous gouverner (...)
nous construisons et nous agissons. Quelques-uns de nos ennemis s'en sont aperçus déjà à leurs dépends.
"
Pendaran (" Les petits ruisseaux... ", Arvor n° 16, 20 avril 1941)

 

Des dénégations ?

En 1990, la revue Dalc'homp Soñj fait paraître un livre célébrant Pendaran - Roparz Hemon. Le collaborateur à Arvor de Roparz Hémon, Per Denez (Pierre Denis), préface cet ouvrage. Roparz Hémon est formellement identifié comme " Pendaran ", page 47, par l'ancien organisateur du PNB Yann Bouëssel du Bourg : " Sa contribution personnelle est considérable, soit sous son pseudonyme habituel (Roparz Hemon) soit sous celui de Pendaran (...) ". Anna Debauvais, par exemple, donne la même identification : " il signe Pendaran " (Fransez Debauvais, tome 3, p 197). Il faut relever que dans son article, Yann Bouëssel du Bourg ("Per Denez" préfaçant ce livre) coupe la déclaration antisémite de Roparz Hémon, dans Arvor n° 22.

Malgré ces faits, on assiste à ce type de déclaration :
L'accusation portée contre Roparz Hemon s'appuie sur une citation à caractère antisémite d'un auteur anonyme, puisque signé d'un pseudonyme dans le journal 'Arvor' (...)
Dans l'œuvre, pourtant immense, de Roparz Hemon (...), on ne trouve aucun texte de nature raciste ou antisémite (...)
Lukian KERGOAT, Maître de Conférences en breton à l'Université de Hautes Bretagne, RENNES
Tangui LOUARN, Président de Karta Europa, Comité Républicain pour la Charte Européenne des Langues
"
(" Keleir Offis ar Brezhoneg ", revue de l’Office de la Langue Bretonne, 1999 niv. 33, p 46-47)

 

Ce que le directeur d'Arvor publie en 1944

Une autre publication dans Arvor confirme l'antisémitisme de Roparz Hémon, conforme à son intégration dans le nazisme :


 

 
  
  
  
 
  

PONS-PILAT...
...MARICHAL
  
E Kerozo, bremañ 'z eus nebeut
bloazioù e oa ur gazeg eus an dibab.
Ar gwellañ labourerez eus an drev,
hag ouzhpenn-se ul loen reizh-tre.
 
Yannig, ur mousig, 6 vloaz hepken,
a c¹helle mont war he c¹hein. Alies,
zoken, e veze o kas anezhi er-maez
pe ouzh he c¹herc¹hat d¹ar gêr.
 
Hag abalamour da se, Yannig a garie
kalz Jude. Rak Jude a oa anv ar
gazeg.
 
Anv souezhus a-walc¹h peogwir e-pad
he buhez a-bezh n¹he doa bizkoazh
gwelet Yuzev ebet.
 
N¹eus forzh, ken gwir ha m¹eo Ar
Braz anv an Ao. Person e oa Jude anv
kazeg Kerozo.

 Evel ar vugale all eus e oad e heulie
Yannig ar c¹hatekiz. Un devezh e
voe goulennet digantañ :
 ‹ Piv ' oa Poñs-Pilat ?
 ‹ Poñs-Pilat oa... marichal.
 ‹ Pear ? (petra ?)
 ‹ Ya, Aotrou Person, lavaret
' poa ar wech all e oa o c¹houarnañ
(oc¹h houarnañ) ar Jude.

K. D. G.

 
 
  
  
  
  
  

PONCE-PILATE...
... MARÉCHAL

 
A Kérozo, voici maintenant quelques
années, il y avait une jument de choix.
La meilleure travailleuse de la paroisse,
et une bête de confiance avec ça.
 
Yannick, un petit garçon de 6 ans seulement,
pouvait monter sur son dos. Souvent
même, il l'emmenait aux champs
ou allait le chercher à la maison.
 
Pour cette raison, Yannick aimait
beaucoup Youtre. Car la jument s'appelait
Youtre.
 
Un nom plutôt drôle car, de toute
sa vie, elle n'avait jamais vu le
moindre Juif.
  
Mais ça ne fait rien, aussi vrai que le nom de
Monsieur le Curé était Le Braz, le nom de la
jument de Kerozo était Youtre.
  
Comme tous les enfants de son âge,
Yannick allait au catéchisme. Un jour on lui
demanda :
- Qui était Ponce-Pilate ?
- Ponce-Pilate était... maréchal .
- Comment ça ?
- Oui, Monsieur le curé, vous avez dit
l'autre fois qu'il mettait des fers
aux Youtres. (1)


K. D. G.

        Arvor, n° 155, p. 4, 9 janvier 1944 (texte traduit par Françoise Morvan)

(1)  La traduction ne peut qu¹être approximative puisque la plaisanterie porte sur le double sens :

de « marichal » (le maréchal ferrant et le maréchal Pétain) et

de « o c'houarnañ ar Jude » (gouverner les Youtres) et « oc'h houarnañ ar Jude » (ferrer la Youtre), le rédacteur donnant lui-même explicitement les deux expressions à comprendre,

et le terme allemand Jude  étant employé argotiquement par opposition à Yuzev  (Juif).
Le sens de la "blague" est bien, de toute façon, que le Maréchal est un Ponce-Pilate, qu'il gouverne les Juifs de France (le texte précise bien qu'il n'y en a pas à « Kerozo »), et qu'il leur " met les fers " (c'est-à-dire les menottes), pour les déporter.


Comme Yann Bouëssel du Bourg rappelle dans l'hommage collectif consacré à Roparz Hemon qu¹ « après que le journal eut été lancé, il n'y eut plus aucune réunion : "Roparz Hemon décidait de tout, tout seul  » (p. 46) on peut conclure que l¹antisémitisme de Roparz Hemon est attesté jusqu¹aux derniers mois d¹Arvor.

 

Dans ce numéro d'Arvor de janvier 1944 (n°155)

Page 2 de ce numéro, on trouve Per Denez, qui publie une traduction de Paul Féval.

Page 2 de ce numéro, on trouve, également Dorig Le Voyer :
" D. Le Voyer, responsable de la ' Bodadeg ar Sonerien ' (47), était-il pendant la guerre ' pennsoner ' (maître-sonneur) de la clique des ' bagadou stourm ' (groupes de combat), milice du P.N.B. (...)
(note 47) La B.A.S., ' Association des Sonneurs ', fut constituée le 23 mai 1943 à l'occasion du congrès de l'Institut Celtique de Bretagne. (...) Voir ' Ar Soner ', n° 129, août-septembre-octobre 1962 "
(Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 168-169)

Page 2 de ce numéro, on trouve, de plus, une liste de reçus aux épreuves de breton-bzh, épreuves dont un des buts assignés est l'épuration ethnique des instituteurs. Cette liste est accablante :

René (Ronan) Le Hir, Kommando de la Gestapo de Landerneau

Herri (Henri) Caouissin, Kommando de la Gestapo de Landerneau

La famille Chevillotte-Parceveaux : où Olivier Chevillotte, dirigeants du PNB, fait partie du groupe politique du Bezen Perrot (René Caouissin-Caerleon, "Le rêve fou des soldats de Breiz Atao", p. 101-102) ; dont le fils est au Bezen Perrot (Kristian Hamon, Les nationalistes bretons sous l'Occupation, An Here, 2001, p. 214), et est nommé comme un des exécuteurs du massacre de Troyes de 49 résistants, en août 1944 ("le combat des obscurs", Roger Gallery, p.623)

Tassel, qui a écrit dans la revue Stur au moins entre 1934 et 1936

Page 4 de ce numéro, pour finir, on trouve Berthou : chimiste adjoint de Célestin Lainé dans l'organisation terroriste "gwenn-ha-du", participant à la revue Galv (défendant le "Reich"), créée à partir de la rédaction d'Arvor.

 

 

 

Voir également :

 

 

  

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