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Le programme raciste et
antisémite de Stur en 1938. Hemon et Stur
Dans la revue " Stur " (créée par Mordrelle en 1934), dans le n° 13 (avril-juin 1938), on lit dans l'article " La route vers nous-même " : " Des études précédentes qu'on a lues dans cette revue, a commencé l'esquisse de ce que peut être un racisme breton, c'est à dire la doctrine de la présentation et de l'épanouissement de tout ce que notre sang breton véhicule de ' nécessités ' et de ' possibilités '. elles ont fait justice des assimilations arbitraires et hâtives que certains critiques superficiels s'étaient empressés d'établir entre notre pensée, éclose de l'expérience de notre peuple, et des doctrines étrangères les plus contestables Nous voulons aujourd'hui préciser quelques-unes des voies par lesquelles il nous semble que nous pourrions mieux nous révéler à nous-même et, en même temps, nous débarrasser de l'emprise mortelle de l'académisme latin. Nous voyons le danger que fait courir au génie celtique l'envahissement de la civilisation mécanisée ; nous n'ignorons pas non plus quelle responsabilité ont les affairistes et intellectuels de race juive dans les développements catastrophiques de ses positions matérialistes. Mais il n'en est pas moins vrai que, sur le plan précis de la culture intellectuelle, c'est le latinisme qui reste le grand ennemi. C'est lui seul qui, depuis deux mille ans, a sapé puis étouffé la société celtique, ses arts, ses aspirations et ses manières de vivre. C'est lui qu'il faut éliminer avant d'espérer pouvoir nous retrouver et nous réaliser. " 47Ce qui donne la clef de l'incompréhensible chasse aux "Mocos" par le PNB, c'est à dire aux méridionaux "latins".
Quand on lit " Stur ", qui s’orne d’une croix gammée " celtique ", on y voit des déclarations nazies, racistes, élitistes, antisémites. On y voit la liaison directe avec les nazis, la préparation à la guerre qui vient. Breiz Atao – Gwalarn – Stur, puis Arvor – L’Heure Bretonne – La Bretagne – Stur – Nemeton : quand on voit les signatures communes, quelle rupture de continuité ? Il faut ajouter qu’on voit dans Stur la publicité et la promotion de Gwalarn, comme on voit dans Breiz Atao la publicité et la promotion de Gwalarn et de Stur. Il faut donc examiner les rapports de Roparz Hemon et de Stur.
" Kanenn Vrezel (Chant de Guerre) (…) Je mourrai une nuit, sur les routes de Bretagne, joyeux, et ferme, en mon cœur le chant de notre victoire (…) Roparz Hemon " 50 (en breton et en français). Cette oeuvre sera reprise en Une dans le journal de Roparz Hémon, Arvor, le 25 mai 1941, peu avant l'invasion de l'URSS.
" Nos lecteurs nous écrivent - Parce qu'ils doivent mourir (...) le bien-pensant pleurnichard et rampant, le socialiste quémandeur et sentimental, le conservateur rogue et impuissant, manifestent la même aversion baveuse pour ceux qui possèdent les formes supérieures de la vie. (...) Mais ils croient au ' progrès '. (...) A tous, la guerre fait horreur. (...) Ils pensent ainsi parce qu'ils sont condamnés à mort (...)
(...) La question est de savoir si le foyer d'infection qui porte le nom de ' France ' ne constitue pas un danger d'épidémie. J'en suis convaincu. Le danger est même tel qu'une désinfection totale s'impose. Reste à savoir qui le fera ? Les Nordiques. Les races du nord, étouffées momentanément par le monde issu de Rome, reprennent leur élan. (...) Progéniture innombrable, vie intense dans tous les domaines, amour de la lutte pour elle-même, voilà ce qui permet de prévoir une poussée Nordique prochaine. Des hommes du Nord, isolés d'abord, puis de plus en plus nombreux ont fait le geste nécessaire pour se sauver, et leur race avec eux. (...) L'envoûtement est brisé. Personne n'arrête les forces de la nature. Reste à voir comment notre ruée se réalisera ?... A.K. ' " 52 En bas de page de cette lettre, en exergue et en majuscule : " ' ... Nous avons toujours été des Nordiques. Dès que nous avons été détachés de la France, c'est vers le Nord que nous avons regardé, comme l'aiguille de la boussole quand elle est déroutée trouve immédiatement la bonne direction ... ' (Traduit de An Aotrou Bimbochet e Breiz par Roparz Hemon, Brest, 1927, page 28) " 53 On peut chercher une protestation quelconque de Roparz Hemon contre sa publication dans Stur, contre son association à cette programmation de barbarie nazie. De même que pour son " Chant de guerre ", reproduit en 1935.
" Breiz Atao a été (...) enfin et beaucoup, un complot bien ourdi et efficace contre l'État ennemi. Ses hommes, adaptés à une tache ou à l'autre ont été des intellectuels, des militants ou des conspirateurs, souvent les trois à la fois. " 54 " Breiz Atao n'a pas commis l'erreur de chercher à divulguer sa doctrine dans le peuple. il a cherché d'instinct, dès le début, à répandre des formules imagées faisant impact. (...) Il ne faut pas demander son adhésion à une politique raisonnée à un peuple dont la conscience nationale est aussi floue que le nôtre " 55 C'est toujours un mode d'emploi des Breiz Atao (dont Mordrelle est un des principaux fondateur, organisateur et idéologue), à garder en tête avant, pendant et après l’occupation nazie. Et toujours valable aujourd’hui, pour la division du travail entre " courants politiques " et organismes.
47 Stur n° 13, avril-juin1938, p 11-24
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