Kendalc’h, Cercles Celtiques
 

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Kendalc’h, Cercles Celtiques

Kendalc’h, les Cercles Celtiques,la BAS, et Ar Falz

 

Quelle est l’historique des « Cercles Celtiques » ?

" Car plusieurs dizaines de milliers de jeunes ont reçu au sein des cercles celtiques, fonctionnant comme des écoles parallèles bien souvent à mi-chemin entre le patronage et le catéchisme, une véritable éducation bretonne (on se doute que les anciens membres du P.N.B. recyclés dans l'action culturelle n'apprenaient pas que des entrechats à leurs élèves) qui les prédispose intellectuellement à diverses formes d'action bretonne... L'engagement para-militaire de certains responsables pendant la guerre n'est peut-être pas étranger non plus au fait que les bagadou, au demeurant mimétiques des groupes écossais, défilent toujours au pas cadencé et la plupart du temps vêtus d'un même costume, à la façon d'un uniforme : ainsi D. Le Voyer, responsable de la ' Bodadeg ar Sonerien ' (47), était-il pendant la guerre ' pennsoner ' (maître-sonneur) de la clique des ' bagadou stourm ' (groupes de combat), milice du P.N.B.

Toutefois le fonctionnement réel des divers groupes culturels semble avoir été en-deça de ce qu'en espéraient leurs animateurs. Le but se trouve initialement défini de la façon suivante sous la plume de P. Monjarret en avril 1950 :

' Soyons, nous sonneurs, nous membres des Cercles Celtiques, les défenseurs de la morale traditionnelle. Nous n'avons pas à chercher bien loin notre devise. Celle de notre pays à toujours sa valeur : plutôt mourir que trahir.

Et c'est trahir que de se prêter au jeu qui tend à faire de notre Bretagne un pays de margoulin, que de mépriser la langue de nos pères, que d'utiliser la matière bretonne à des seules fins distrayantes, que d'oublier notre rôle à nous, responsables de la B.A.S. et des cercles, qui est principalement d'éduquer, de guider, d'aider nos compatriotes.

Chaque membre de Cercle, chaque sonneur se doit pénétrer qu'il est le MAINTENEUR non seulement de la tradition, mais de L'ESPRIT BRETON.

Faisons de notre mouvement Cercles-B.A.S. un bastion défenseur de l'esprit traditionnel de la race. Que nos membres soient éduqués en ce sens afin d'assurer à la Bretagne de demain une élite plus nombreuse que celle d'aujourd'hui ' (' Ar Soner ', n°11, avril 1950)

(note 47) La B.A.S., ' Association des Sonneurs ', fut constituée le 23 mai 1943 à l'occasion du congrès de l'Institut Celtique de Bretagne. Elle y fut considérée comme la ' Section Musique Populaire '. Voir ' Ar Soner ', n°129, août-septembre-octobre 1962 " 132


Certes, comme il vient d’être relevé, " le fonctionnement réel des divers groupes culturels semble avoir été en-deça de ce qu'en espéraient leurs animateurs ". Une très grosse part des participants de la B.A.S. et des Cercles Celtiques y est allée pour des raisons culturelles, et non " nationalistes ".

Mais il y a une information à considérer, sur le « fait que les bagadou, (…) défilent toujours au pas cadencé et la plupart du temps vêtus d'un même costume, à la façon d'un uniforme » 133. Mordrelle déclare que cette idée vient de Breiz Atao : «  l'idée de remettre en vogue le biniou dans les années 30, alors que les derniers sonneurs disparaissaient sous les lazzis. » 134 . Cela est en effet confirmé par la lecture de Breiz Atao de septembre 1936, par exemple, où on retrouve Doric Le Voyer et Yann Goulet, organisateurs des groupes de combat 135 (Bagadou Stourm) du PNB :

« Chez nos jeunes sonneurs, Doric Le Voyer et Yann Goulet nous parlent de leurs souvenirs et de leurs projets

(…) le voyage qu’ont récemment accompli vingt Bretons en Allemagne pour y faire connaître nos danses et nos chants, à l’occasion des Olympiades. (…) Tous les frais étaient payés par le Reich et nous avons été admirablement reçus et fêtés. (…)

Une question épineuse me brûlait la langue. Je demandais avec un sourire : ‘ Puisque vous êtes allés en Allemagne, vous avez dû rencontrer les fameux agents de la Gestapo qui selon la presse française, dirigent le mouvement breton ? ‘

(…) Je remerciais Yann Goulet de son récit (…) » 136


Michel Nicolas constate :

« (…) il y a de 1961 à 1964 une harmonie, une symbiose et une osmose très grandes entre le C.E.L.I.B., le M.O.B. et Kendalc’h qui fédère plusieurs milliers de membres. Il est à noter à cet égard le rôle symbolique joué par P. Monjarret à la fois l’un des responsables de Kendalc’h, membre du comité directeur du M.O.B. et membre du C.E.L.I.B., au titre des artisans… » 137


Ar Falz
(se faisant protéger par des liens avec le PCF) a donné le feu vert à ceux qui ont constitué le BAS en 1943 (comme fraction du PNB), pour développer leur action de reconstitution et d'embrigadement, en constituant cette Fédération Kendalc’h : une organisation commune, en 1950, entre Ar Falz, le Bleun Brug de l’Abbé Perrot, et la BAS-PNB.

"Ainsi apparaît la fédération ' Kendalc'h ' (maintien, persévérance) qui regroupe un certain nombre d'associations sans distinction d'opinion philosophique ou religieuse (aussi bien le très laïc Ar Falz que le très clérical Bleun Brug) et sans qu'une orthographe du breton soit imposée. (...)

La fédération Kendalc'h est constituée fin 1950. Elle ne prend quelque importance qu'à partir de 1956 du fait de l'appoint de la Jeunesse Étudiante Bretonne et de la Fondation Culturelle Bretonne, venues renforcer ses éléments initiaux (le Bleun Brug, Ar Falz et la Bodaged ar Sonerien). " 138

Où l'on retrouve l'Institut Celtique, le P.N.B, Roparz Hemon, les "Bagadou Stourm", le C.E.L.I.B., le M.O.B. D'innocents fabricants de "breton unifié" (au fait la commission mixte du "breton unifié" : 5 "laïcs", 5 curés) ?

Une très grosse part des participants de la B.A.S. et des Cercles Celtiques y est allée pour des raisons culturelles, et non " nationalistes ".

Mais on doit soulever la question de l’organisation de la Fédération Kendalc'h (et de ces Cercles Celtiques), comme l’organisation de structures d'embrigadements qui n'ont rien à envier aux pires mouvements de " scouts ", même si les buts des promoteurs n'ont pu être atteints que partiellement.


132 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 168-169
133 Michel Nicolas, Le Séparatisme en Bretagne, p 76
134 Olier Mordrel, L'Idée Bretonne, p 131
135 voir plus haut, dans cette section
136 Breiz Atao, n° 258, 06/09/1936, p 2
137 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 182
138 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 179

 

 

  

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