LDH sur "nationalisme"
 

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LIGUE DES DROITS DE L'HOMME

Le 2 janvier 2002

A l'attention de Ras l'Front

  

Plusieurs membres de la Ligue des Droits de l'Homme ont assisté au débat organisé par votre association le 15 décembre sur le thème " Nationalismes et fascismes en Bretagne " et ont fait part de leurs réflexions lors de notre dernière réunion, réflexions qu'il nous a paru important de vous transmettre.

Le débat portait sur un problème important, auquel la section a consacré un dossier qu'elle a remis à Michel Denis, qui était donc informé à ce sujet. Elle a notamment mis en lumière le confusionnisme du mouvement breton, qui peut se dire de gauche tout en soutenant des idées et comportements de droite.

Au cours de ce débat, Françoise Morvan a donné un exemple illustrant cet amalgame : en 1999, invité par le journal Armor magazine à désigner le Breton le plus méritant des trente dernières années, un professeur, ex-directeur du Département de celtique de l'Université Rennes II, vice-président du Conseil culturel et de l'Institut culturel, a nommé ex-aequo Jean-Michel Kernaleguen et Christian Le Bihan, deux militants qui s'étaient fait sauter avec leur bombe en action pour l'ARB, le second étant un militant néo-nazi appartenant au Devenir européen, un groupe bien identifié par René Monzat, invité par Ras l'Front, qui a confirmé ces informations. Or, ce professeur - qui a également réédité et préfacé les textes racistes de Youenn Drezen - a pourtant été président du comité de soutien de la liste de l'UDB en Ille-et-Vilaine.

Une illustration du confusionnisme que Françoise Morvan dénonçait a été fournie à la tribune par le professeur Michel Denis qui a justifié les choix de Per Denez (qu'il a alors nommé) comme étant les " choix du cœur ". Comment un enseignant, longtemps président de l'université Rennes II, peut-il cautionner le choix du terrorisme comme " choix du cœur " ? Comment un historien peut-il assimiler à de la " délation " le rappel de faits historiques ? Et cela devant un public d'étudiants...

Il nous semble inquiétant que les jeunes militants présents dans la salle aient rejeté toute explication historique de la situation actuelle comme ne les " concernant pas ". Ils sont de ce fait amenés à défendre une cause dont ils ignorent l'origine et les implications.

Le devoir de mémoire sélectif des nationalistes bretons est le symptôme d'un flottement idéologique qui autorise toutes les dérives, et notamment l'instrumentalisation de la culture bretonne par une frange ultra-libérale. Nous trouvons troublant que tout débat à ce sujet ait été rendu impossible.

 

 

  

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