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| | Discussion : le gwenn-ha-du, un drapeau fasciste ? Les commentaires parus sur une liste de discussion, ont été regroupés en deux colonnes : - Le gwenn-ha-du, un drapeau fasciste ?
- Peut-on accepter le gwenn-ha-du ?
Le gwenn-ha-du, un drapeau fasciste ? | Peut-on accepter le gwenn-ha-du ? | M. P. Je suis tout à fait d'accord avec ses propos. Dans le cadre de mon DESS, cette année, je me suis penchée sur les phénomènes identitaires à travers un exposé sur le drapeau breton. Lors de ma soutenance, je me suis bien rendue compte que de nombreuses personnes ignoraient tout de ses origines, et surtout des intentions de ses créateurs. | | P. L. Vraiment, très intéressant et à répandre. Maintenant, page 14, à coté du "triskell gammée", "le lion des Flandres". Devant l'avant-bande du carnaval de Malo les Bains où j'étais avec mon violon : le drapeau du lion des Flandres. Faut-il le voir sous un aspect folkloriste ou culturel de notre histoire ou sur ce qu'il peut représenter pour certains ? Est-ce un symbole d'aujourd'hui ? J'aimerai bien qu'il reste au niveau de notre histoire, de notre culture, il est très beau. Mais j'ai bien l'impression que la volonté de la restauration de la barbarie est à l'ordre du jour de nos gouvernants. | | E. F.-P. Le Gwenn ha Du est, sans conteste, la création de nationalistes extrémistes. Ma grand-mère de Saint-Brieuc (pourtant peu politisée) le détestait, et j'ai mis très longtemps à comprendre pourquoi. | Ce qui fait la différence entre elle et moi, c'est qu'en 70 ans ce drapeau est devenu bien autre chose qu'un symbole fasciste. Pour mon autre grand-mère, originaire de la Savoie et Résistante, ce drapeau n'avait aucune connotation fasciste. Elle ne l'a connu que dans les années 70, à partir du moment où toute la Bretagne s'en est emparée parce qu'il avait perdu ces viles connotations. Il est tout simplement devenu "autre chose". (…) Pour moi, la chose est tout aussi valable pour le drapeau Breton. Autant je trouve aberrant de donner le nom d'un ex-collabo à une école ou un institut, autant un symbole peut évoluer et changer de valeur. Je n'ai pas hésité une seconde après les élections municipales à demander que l'on hisse le drapeau breton devant la mairie. Les réticences existaient (3 membres sur les 23 de notre majorité), mais elles n'ont pas fait le poids. | Y. F. Pour revenir à la discussion, les faits semblent effectivement montrer que le gwenn-ha-du a des origines fascistes. (…) Au fait, avons nous besoin d'un drapeau breton ? | Pour moi, un symbole a une histoire qu'il ne s'agit pas d'oublier mais je pense aussi qu'un symbole évolue au fil des évolutions de son écosystème (notre société). Quand je vois un gwenn-ha-du, je ne le ressens absolument pas comme une agression fasciste (suis-je aveugle a un possible double langage pictural ?). (…) Dois-je dire non a un drapeau qui pour moi n'a aucune autre connotation (nationaliste, fasciste...) que celle d'un drapeau normal ? | D. B. Ne sont-ce pas des "signes ostentatoires" de bretonnité un peu pénible ? Soit. Alors, au placard ! Rangez vos drapeaux, pliez vos écussons, et arrachez vos autocollants "Breizhad on ha loc'h enon" de votre lunette arrière ... | Même si ça pue, pour autant je ne partirais pas en croisade contre le gwenn-ha-du et ceux qui veulent l'afficher au fronton des mairies, car après tout, on n'a pas demandé non plus l'avis aux habitants d'une commune pour savoir si le drapeau français (ou européen) leur convenait. Certes les symboles ont du sens, mais le sens peut aussi évoluer et être détourné (cf. le drapeau français, par exemple). (…) Soit, la croix gammée peut difficilement devenir un emblème progressiste, mais elle-même est le fruit d'une réappropriation et d'un détournement. | F. L. Arrivé en Bretagne en 1991, j'ai découvert le gwenn-ha-du dans les rues de Rennes (je suis né en 1970). Intrigué par sa (relative) fréquence, j'ai voulu savoir s'il s'agissait du drapeau « officiel » de la région. On m'a aussitôt répondu que ça n'était pas le cas (et je ne crois pas que cela ait changé depuis) et des amis du Morbihan m'ont alors raconté son origine peu flatteuse. Il a donc, pour moi, toujours eu une connotation régionaliste/nationaliste (sans parler de son analogie plutôt risible avec le drapeau américain). Cela n'empêche pas certaines entreprises de l'afficher bien haut : je suppose qu'elles imaginent ainsi faire « couleur locale ». | | M. P. Il est tout à fait vrai que l'on peut reprendre des symboles et leur faire dire ce que l'on veut, le drapeau breton de Morvan Marchal a suivi cette évolution et ne semble pas être considéré aujourd'hui comme un symbole fasciste. Personnellement, je n'aime pas beaucoup plus le drapeau bleu-blanc-rouge, mais je trouve qu'il est intéressant d'aller un peu plus loin que la pratique populaire en la matière : ce ne sont pas les bonnes intentions qui sauvent toujours ! | | F. P.-B. 2) la conscience que d’autres significations ont pu y être attachées, ou le sont encore, indépendamment de 1) | Pas beaucoup de goût non plus pour les drapeaux, mais ce qui compte c’est : 1) la signification actuelle et personnelle qu’on y met Ça évite de se mélanger avec n’importe qui, tout en gardant la liberté de projeter ses aspirations sur le symbole de son choix. | F. M. 2. Pour ce qui est du texte sur le « gwenn-ha-du », il me semble qu'on a un peu perdu de vue le titre : « Le gwenn-ha-du, un drapeau fasciste mis au goût du jour ? » La question est double. Le gwenn-ha-du est-il, comme on le croit généralement, le drapeau « historique » de la Bretagne ou le produit d'une certaine histoire ? S'il s'agit d'un drapeau inventé dans un contexte précis, par un groupe de militants ayant en tête un projet précis (précisément, l'Europe des ethnies, qui nous ramène au 1) il est important de rappeler son histoire et de se demander pourquoi elle a été occultée, ce qui est bien, en fait, le problème que pose l’étude. Petite observation annexe : Les réactions provoquées par ce texte me prouvent qu'il y a quand même un progrès : voilà quelques années, à la demande d'une revue qui se voulait « de débats », j'avais produit un texte ironique sur le drapeau breton (« Blanche hermine, noir drapeau »). Ce n'était vraiment pas méchant, ça rappelait juste, sur le mode humoristique, quelques vérités oubliées et ça désacralisait un objet du culte qui me paraissait d'autant plus envahissant que ringard. Mais c'est que ça n'a pas fait rire du tout : la violence des réactions, la négation des faits, le ton de la polémique qui a suivi étaient d'autant plus sidérants que les pires invectives venaient de la « gauche » du mouvement breton, de l'UDB, dont le président, Le Prohon, remerciait le ciel de lui avoir permis de survivre à une opération chirurgicale pour lui permettre d'être enterré dans son drapeau… La gauche udébiste en était encore à mettre en doute le fait que Marchal (l'inventeur de notre bannière) ait pu diriger la revue druidique nazie « Nemeton ». Le « gwenn-ha-du » était un drapeau « de gauche » : passé du nazisme à la gauche par quels intermédiaires, et au service de quels choix politiques, voilà la vraie question, qui amène aussi à poser celle de la folklorisation de tels emblèmes — méprisés et haïs d'abord par la population, admis ensuite comme inoffensifs symboles d'un folklore local et, pour finir, imposés en masse, comme relevant d'une histoire nationale, jusqu'à devenir l'emblème d'un pouvoir régional infiniment plus redoutable que le pouvoir national qui garantissait au moins une certaine équité. | |
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