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" Que personne ne sera recherché pour avoir tué un Juif "Trois mois avant l'article de dénonciation de Madame de Toulouse-Lautrec, née " Bamberger ", l’abbé Perrot prend la responsabilité criminelle de diffuser, dès novembre 1940, la référence à la liquidation et aux assassinats de Juifs, poussant au développement des conséquences de ce "Statut des Juifs" d'octobre 1940 fait par Vichy. Il se réclame de la politique antisémite du duc Jean le Roux, qui est en fait l'application par ce duc des décisions du concile de Latran de 1215, où l'église catholique codifie l'antisémitisme et impose le port de la rouelle (une étoffe jaune) :
L'abbé Perrot n'ignore évidemment pas les assassinats de Juifs par les nazis, les camps de concentration depuis 1933, et l'assassinat en masse de Juifs dans la Nuit de Cristal du 9 novembre 1938. Cela a été largement publié dans la presse avant 1939. A la suite de l'abbé Perrot, L’Heure Bretonne présente sa contribution à la préparation de la solution finale en juillet 1941 : " Que personne ne sera recherché pour avoir tué un Juif ". Ces deux derniers documents sont publiés dans l'étude Loeiz Herrieu (nom donné à l'école Diwan de Lorient), pendant l’occupation nazie. Cinq mois après l'article de dénonciation antisémite visant Madame de Toulouse-Lautrec en février 1941, L'Heure Bretonne va donc un cran plus loin, essentiel, en défendant le droit d'assassiner les Juifs en juillet 1941. Nous sommes le 5 juillet 1941, une semaine après l'invasion de l'URSS déclenchée le 28 juin 1941, et les Einsatzgruppen, dont la tâche consistait en l'extermination des juifs et des antinazis à l'arrière du front de l'Est, sont déjà lâchés sur la population pour le grand massacre, dès les premiers jours de juillet 1941. Dans la préparation de l'opération Barbarossa d'invasion de l'URSS, Hitler a décidé que seraient organisés de vastes massacres contre les "judéo-bolchéviques", donc contre la population caractérisée comme juive : "Ordre a été donné de procéder à la liquidation des Commissaires politiques de l'Armée rouge, qui risquent de poursuivre leur propagande dans les camps de prisonniers, ainsi que de l'intelligentsia "judéo-bolchévique." " (Nicolas Bernard, www.1939-45.org). L'Heure Bretonne, hebdomadaire du PNB, Parti National Breton totalement intégré dans le nazisme, est donc à l'avant-garde de ce qui est propagé par les rouages de la machine totalitaire nazie au travers de tous les pays d'Europe.
A partir de cette expérience d'extermination de masse au grand jour, c'est dès le 31 juillet 1941 que Goering adresse à Heydrich une lettre dans laquelle il lui demande " de prendre toutes les mesures préparatoires (...) pour réaliser la solution finale désirée de la question juive ". Un problème se pose, après l’action au grand jour des Einsatzgruppen : « ces massacres de masse ne peuvent être tenus secrets très longtemps et, dès août 1941, Radio-Moscou alerte l’opinion sur la terreur qui règne à l’est et le sort qui attend les déportés ». Pour éviter les inconvénients de l'extermination publique, ce développement sera marquée par le secret et la discrétion dans le camps de la morts, les chambres à gaz et les fours crématoires. Sur la base de l'intégration totale dans le nazisme du PNB, L'Heure Bretonne est donc aux avant-postes de la propagande pour la " solution finale ", pour l'assassinat des Juifs. Quelque jour après s'ouvre le 20 août 1941 le pivot de la déportation en France, le Camp de Drancy bientôt antichambre d’Auschwitz, à la suite de la rafle dénommée « rafle du lle arrondissement » car la plupart des 4 232 Juifs arrêtés habitaient ce quartier : Heydrich et L'Heure Bretonne voient leurs exigences satisfaites, et cela est immédiatement publié par la presse collaborationniste.
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