Jules Ferry mis
au ban...
Des militants bretons ont débaptisé, hier, l’école
Jules-Ferry. Ils entendaient répondre par cette action symbolique à la
polémique actuelle sur le passé collaborationniste attribué à des
bretonnants.
Yannig
Baron et Beltram Deléon, hier, devant l’école Jules-Ferry : « un
maccarthysme anti-breton ».
Il ne fallait pas y voir,
ont-ils dit, une riposte à la décision prise par Diwan de débaptiser le
collège Roparz-Hemon, au Relecq Kerhuon (29). « Ce n’est pas une réaction
directe », soulignait Beltram Deléon, président de l’association Bemdez («
Tous les jours »). « C’est parce qu’en ce moment, on crée un amalgame. Le
mouvement breton est diabolisé ».
« Nous citoyens bretons... »
Devant l’école primaire Jules-Ferry, à Saint-Patern.
Yannig Baron, membre de l’UDB et membre de Bemdez, a dévoilé une plaque
sur laquelle on pouvait lire : « Ferry Jules (1832-1893), ancien ministre
de l’Instruction publique et des Affaires étrangères , a écrit : « il faut
dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des
races inférieures... Elles ont le devoir de les civiliser ! » L’auteur de
tels propos ne pouvant être proposé comme modèle aux enfants, nous,
citoyens bretons, demandons que cette école soit débaptisée ».
Bemdez a annoncé qu’elle compte, de la même manière,
débaptiser d’autres rues. « Tant que cette campagne de dénigrement
systématique durera, nous porterons chaque semaine notre attention sur
l’une des personnes honorées aux frontons des écoles, par des noms de
rues, et dans la vie politique française, comme : Ernest Renan, Céline,
Giono, Cousteau, Montherlant, Proudhon, Jean Jaurès, Bernanos, Giraudoux,
Marcel Aymé, sans compter des hommes politiques de tous bords. La liste
est interminable », a exposé Yannig Baron.
Hemon : « Ca reste à prouver »
Selon Bemdez, association culturelle, qui regroupe
35 personnes à Vannes, « nos subissons en Bretagne, depuis deux ans, un
réel maccarthysme anti-breton ». Interrogé sur Roparz Hemon, au cœur d’une
polémique depuis l’évocation de la thèse d’un chercheur en histoire à
Brest qui met l’accent sur le passé collaborationniste de l’intéressé,
Beltram Deléon répond : On attend les résultats. Pour nous ça reste à
prouver ».
Ils étaient quinze, hier, devant la porte de l’école
Jules-Ferry, à Vannes. |