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| Une pure amnésie (par omission...) sur les origines de lUDB
Officiellement, lUDB est une création spontané : « L'U.D.B. est en effet préoccupée par deux exigences : à la fois poursuivre la voie du nationalisme breton et se faire reconnaître comme organisation de gauche. Il va de soi qu'en raison des préventions vues plus haut, c'est la seconde tache qui exige le plus d'énergie. La jeune formation consacre donc tous ses efforts à "se faire aimer" à gauche, car le moindre faux pas lui réserverait une condamnation définitive et sans appel de fille spirituelle des "fascistes et des collabos de Breiz Atao". Il est d'ailleurs significatif que cette origine soit l'objet d'un véritable tabou : la filiation avec l'Emsav est totalement occultée, "refoulée" faudrait-il dire. Dans l'une des publications fondamentales de l'organisation, "Bretagne = Colonie" (p105), on lit par exemple à la rubrique "origines", sous le chapitre "L'U.D.B., ce qu'elle est, ce qu'elle veut" : "L'U.D.B. a été fondée en 1964 par un groupe de jeunes qui avaient pris conscience, à la lumière de la guerre d'Algérie et des premières manifestations populaires, du malaise breton, de la situation coloniale de la Bretagne au sein de l'État Français et de l'exploitation des travailleurs bretons...". La double inspiration affirmée, tenant à l'exemplarité du conflit algérien et au développement des luttes sociales en Bretagne, en même temps quelle occulte totalement l'histoire du parti comme prolongement et composante de l'Emsav, a pour objet de valoriser uniquement les éléments qui sont censés constituer le fondement d'un engagement progressiste et à refouler une appartenance devenue honteuse ou, en tout cas, inavouable. Entre le dit et le non-dit, l'U.D.B. tente de tracer un chemin théorique et pratique parfois aux limites de l'équilibrisme tandis que bien souvent, pour reprendre la parabole de Freud, des bulles nationalistes viennent éclater à la surface d'un lac apparemment limpide. » 191
" C'est un fait que les formations qui se sont épanouies sont celles qui se sont adressées à une catégorie homogène de la population : les groupes culturels à la jeunesse, le C.E.L.I.B. et le M.O.B. aux jeunes cadres et notables, l'U.D.B. au milieu des fonctionnaires de gauche. (...) L'inconvénient de ces actions sectorielles a été qu'elles ont dû pour des raisons tactiques laisser la doctrine nationaliste de côté et se brancher sur des thèmes de circonstance n'ayant que des rapports lointains avec l'idée bretonne pure. Il semble toutefois que l'U.D.B., emportée par son zèle, soit allée trop loin, en substituant à l'ennemi qui est le préfet, représentant de l'État français, le malheureux patron breton, victime autant que les autres du système (...). " 192
191 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 308
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