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| LEurope des Régions, pour détruire les " États-Nations "
Quelques citations réunies par Michel Nicolas (Le séparatisme breton), qui lui font poser la question : « Une position nationaliste sur le fond ? » : « La dictature des Etats-Nations est par ailleurs stigmatisée, attestant un jugement définitif sur le caractère artificiel de lÉtat français. Il ne faut donc pas sillusionner sur la passion avec laquelle on prétend vouloir servir la France. La vocation de la Bretagne est fédéraliste. Dans aucune autre région de France, le souci de protéger les libertés menacées par la dictature des Etats-Nations nest apparu avec autant de constance. Sur aucune autre terre dEurope, la synthèse ne sest effectuée plus aisément entre les tendances individualistes que le Breton porte naturellement en lui et linstinct communautaire qui le rattache si fortement à sa famille, à sa commune, à son métier ou à son entreprise, à sa région, quaucun exil ne lui fait oublier, à la France enfin quil a su servir avec passion (Le Peuple Breton n°7, avril 1948, p 6). » 124
I Le mal dont nous souffrons depuis longtemps se nomme létatisme centralisateur ; nous ne saurions reconquérir aucune de nos libertés collectives ou individuelles tant que les États modernes, ces monstres du XXe siècle, nauront pas été abattus et réduits ensuite à leur rôle véritable dintermédiaires et danimateurs. La lutte contre ces monstres nest pas facile à entreprendre à lintérieur de chaque pays, elle ne pourrait lêtre que par des méthodes insurrectionnelles qui, pour de multiples raisons, sont condamnables et impraticables. Mais lidée européenne (en dehors de son dynamisme propre) permet daboutir à une sorte de dépossession progressive et sans brutalité des pouvoirs excessifs de chacun des États Européens : ce sont même ces États qui, volontairement, sont appelés à faire abandon de la souveraineté quils avaient usurpée en de nombreux domaines. II - On peut être sceptique sur la possibilité de cette sorte dhara-kiri des États. Nous ne nourrissons, quant à nous, aucune illusion et nous savons que lon essayera de ruser par tous moyens pour sauvegarder ces privilèges exorbitants que lon camoufle sous le terme de souveraineté nationale . Cest pourquoi nous attachons tant dimportance à laccomplissement dun premier acte, en lui-même relativement anodin : la réunion dune Assemblée européenne (Le Peuple Breton n°11, septembre 1948, p 6). » 125
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