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La parution dune nouvelle publication nétait pas anodine, sous les nazis :
« Ce fut Arvor. Lautorisation de paraître fut accordée sans la moindre difficulté par les autorités doccupation et le premier numéro parut dès le début de 1941. Léditorial, généralement écrit en français et signé Pendaran était luvre de Roparz Hemon. » 63
Il faut mettre en parallèle la manière dont La Bretagne a été créée :
« La Bretagne, journal quotidien, nexistait pas avant la défaite de 1940 ; il naquit, dans les premier jours de lannée 1941, de la conjonction des intrigues et des efforts de deux citoyens français, Yann Fouéré ( ) et Jacques Guillemot, industriel à Quimper dune part, du baron von Delwig, Sonderführer dorigine autrichienne, en poste à la Propaganda Aussenstelle de Rennes, supervisant à Quimper la presse du Finistère, de lautre ; enfin de lintérêt que portaient aux affaires bretonnes le conseiller Ernst Achenbach de lambassade dAllemagne à Paris et Hermann Eich, responsable de loctroi du visa de la Propaganda-Abteilung, indispensable pour la création de toute publication nouvelle et la fourniture du papier-bobine correspondant, dans la France occupée. » 64
Pour en finir avec Arvor :
« Si ' L'Heure Bretonne ' est édité en français, Arvor, est un journal en langue bretonne qui parle aussi de l'actualité et nous montre des Panzer III dans les rues de Marseille. (source photographique, Ronan-Jorda Caouissin) » 65
Et donc, ici finit aussi la légende touchante de Roparz Hemon, grammairien inoffensif, mû par un amour émouvant de la Bretagne, perdu dans des études de breton, dans des greniers poussiéreux, se retrouvant un jour par inattention entraîné dans l'Allemagne nazie 66.
63 Henri Fréville, Archives secrètes de Bretagne 1940-44, p 77
64 Henri Fréville, La presse bretonne dans la tourmente (1940-1946), p 147
65 La Bretagne en guerre (1939-1945), p 149
66 voir La fuite chez les nazis, l'accord avec Doriot
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